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L’interview de Quitterie Pasquesoone

L’interview de Quitterie Pasquesoone

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Gourmande et croquante, Quitterie propose depuis des années recettes healthy et savoureuses dans la presse féminine, elle est également l’auteure de livres de recettes aussi faciles à réaliser que délicieuses.

Maman de deux adorables petites filles, elle a fait le choix de la nature en partant vivre à la campagne, afin de leur offrir espace et nature à perte de vue. Elle a eu la gentillesse de quitter ses fourneaux cinq minutes pour venir répondre à nos questions.

Sweet : Bonjour Quitterie, peux-tu te présenter ?

Quitterie : Bonjour Sweet, je m’appelle Quitterie, j’ai 38 ans, je suis journaliste pour la presse féminine et web depuis une quinzaine d’année, avec une dominante cuisine et nutrition. J’écris en parallèle des bouquins, principalement des livres de nutrition et de recettes. J’ai aussi un blog Complètement Toquée sur lequel je partage quelques recettes ainsi qu’un compte Instagram

Sweet: Comment combines-tu ton rôle de femme active et de maman? 

Quitterie: Comme je peux ! Je travaille à la maison. Ce qui est génial et me permets de combiner vie de travail et vie de famille certainement plus facilement que la plupart des gens.
Malgré tout, ce n’est pas facile tous les jours, surtout depuis la naissance de Lou, en novembre dernier. Je n’ai pas de crèche avant le mois de septembre donc autant dire que je jongle. Pour l’instant, je l’emmène avec moi à mes rendez-vous pro (c’est un peu ma mascotte ! ^^) et je bosse à chaque fois qu’elle ferme un œil, autant vous dire que ce n’est jamais au même moment, et jamais aussi longtemps que j’aimerais… Je fais avec, j’essaie de m’adapter. C’est une période, c’est comme ça. Dès que Rose ira à l’école et Lou à la crèche, tout sera plus facile.

Sweet: As-tu un bon conseil à donner aux mamans?
 
Quitterie: Je crois que l’idée c’est d’être hyper organisée et de se fixer des objectifs journaliers… raisonnables ; des to do list de taille moyenne (pas longues comme son bras, sinon c’est la frustration assurée)… Il faut aussi parfois accepter que tout ne se fasse pas dans le timing que l’on s’est fixé… J’ai moi-même du mal car j’ai toujours mille projets en tête et il faut bien reconnaître que depuis que je suis maman, j’ai beaucoup moins de temps qu’avant pour faire tout ce que je voudrais. Je tâche de lâcher-prise… c’est sans doute la meilleure façon de vivre heureux.

Etre maman est merveilleux, ça vaut le coup de faire quelques sacrifices.

Sweet: En tant que chroniqueuse culinaire, quel est ton plat fétiche, et celui que tu réussis à coup sûr ? As tu une recette parfaite à réaliser en moins de 10 minutes? Et bien sur, qu’est ce que la maternité a changé dans ta façon de cuisiner?

Je n’ai pas vraiment de plat fétiche. Les plats fétiches c’est plutôt mon mari, qui nous fait un moelleux au chocolat Thermomix à tomber, un super riz au lait et des soupes de légumes canons durant l’hiver. Moi, je tâche d’équilibrer l’alimentation de tout le monde, avec un seul mot d’ordre : se faire plaisir ! Pour gagner du temps, j’utilise sans complexe des légumes ou des fruits surgelés si je n’ai pas le temps, je cuisine des céréales, des pâtes complètes… qui sont simples à préparer. Je bannis aussi quasi totalement les plats préparés et je fais maison… Maison mais simple ! Je n’ai clairement pas le temps de passer 1h en cuisine le soir donc on simplifie au max. Je fais aussi participer Rose de plus en plus. Elle aura 3 ans en juillet, elle adore cuisiner avec moi. Sentir, toucher, couper avec son petit couteau.. et se régaler de ce qu’elle a préparé. J’aime l’idée de la sensibiliser jeune aux bons produits, à la variété. On va au marché, on achète des produits chez les producteurs de notre village, non traités. Chez moi pas de Petit Ecolier ou de BN. Certains trouvent ça cruels, moi essentiel : on fait des gaufres, des crêpes, des gâteaux… avec moins de sucre et que des bonnes choses. C’est pas mieux qu’un biscuit industriel bourré de sucre et d’additifs divers et variés ?

Pour moi la cuisine maison est une valeur.

Sweet : A quoi ressemble ta journée type?

Quitterie: Selon les jours, je dépose Rose à la crèche, sinon c’est son papa qui s’en charge. On se lève généralement vers 07h et je suis opérationnelle entre 08H30 et 10H… Il y a de la marge ! Ensuite, c’est très classique, je bosse jusqu’à l’heure du déjeuner. J’enchaine éventuellement avec un rdv à Paris ou un déjeuner. Je rebosse et j’essaie, si je peux, de préparer le diner avant de partir chercher Rose à la crèche, entre 17h et 18h. J’ai de la chance, je peux jongler entre la maison, mon homme, mes amis, mes filles et mon travail avec beaucoup de souplesse. Il n’empêche qu’on ne se refait pas : je suis quand même une grosse bosseuse. Je m’y remet parfois le soir, le week-end… Mais n’allons pas croire que tout est facile : être maman est un challenge. Elever des enfants est parfois épuisant, aussi bien physiquement que nerveusement. Très souvent je m’écroule à 22H30. Je suis une grosse dormeuse. J’adorerais dormir 5h par nuit et être en forme… Malheureusement, j’ai plutôt besoin de 8 à 9h…
Les journées sont trop courtes !

Sweet: Tu es maman de 2 enfants et tu as une silhouette et une mine de rêve quels sont tes conseils beauté et forme ? 

Quitterie: Je suis comme tout le monde, mon corps à morflé avec les grossesses. J’essaie de l’accepter, c’est comme ça et je ne m’en tire pas si mal. Après mon truc, c’est surtout de ne pas me malmener.

Quand j’étais jeune, j’ai fait des régimes, cela ne m’a jamais rien apporté de bon, si ce n’est de la frustration.

Mon secret aujourd’hui, c’est justement de ne rien m’interdir. J’essaie d’ailleurs d’ores et déjà de transmettre cela à ma fille : aucun aliment n’est meilleur qu’un autre en soit. Une carotte vaut un morceau de gâteau. Et visse versa. L’important est la diversité alimentaire. Par contre, je fais attention à mettre des fruits et des légumes à tous les repas. C’est peut-être la clef. D’un poids de forme, d’une bonne mine et d’une bonne santé. J’essaie aussi de bouger au max. Avec des enfants c’est facile. Le week-end on fait de grandes ballades ; j’ai un tapis de yoga à la maison pour les étirements, les mouvements de Pilates et de Yoga. Respirer l’air frais fait du bien, se détendre, arrêter le temps, marcher dans la nature… Je crois que c’est tout cela qui participe de mon bien-être.

Sweet: Pourquoi avoir décidé de quitter Paris pour t’installer à la campagne?

Quitterie: Je ne me sentais plus à ma place… J’ai passé la moitié de ma vie à Paris. J’y ai emménagé à 18 ans. Pourtant, j’adore profondément cette ville. Je suis née à Bordeaux mais je me considère vraiment parisienne. Avant, je flânais dans les rues le soir, j’allais beaucoup au restaurant, je vivais en terrasse l’été, bref, j’en profitais à fond. Avec la naissance de Rose, tout a changé. Je me souviens au début
du printemps dernier, sortir de la crèche avec Rose sur sa trottinette. Il faisait un temps magnifique. Il était 17h. J’avais le choix d’aller au square ou de rentrer m’enfermer dans mes 57m2 sans extérieur. Le square, le tour du pâté de maison, ça ne me convenait plus… J’ai compris qu’il fallait qu’on change quelque chose… Quand on a décidé de sauter le pas (autant dire sauter dans le vide), j’étais pétrie de peurs… Mas j’ai compris qu’à partir du moment où la situation ne me convenait plus pleinement, je ne risquais pas grand chose… si ce n’est de me retrouver dans une situation qui ne me plaisait pas non plus. Et c’est tout l’inverse qui s’est produit. J’avais peur d’être isolée mais en 25 minutes je suis à Paris, tous les jours si je le veux.

Me rapprocher de la nature m’a fait plus de bien que je ne l’aurai jamais imaginé. Les oiseaux le matin, le calme (on imagine pas à quel point le
bruit fatigue), la verdure, les arbres… Je ne reviendrai en arrière pour rien au monde !

Sweet: As tu des endroits kids friendly à recommander ?

Quitterie: J’adore emmener mes filles à la Ferme de Gally, tous près de chez nous. Je trouve que c’est une belle invitation à la nature. Ils peuvent cueillir eux même leurs fraises, comprendre comment la nature nous nourrit…

Sweet: Quels sont tes projets pour 2020?

Quitterie: NE RIEN FAIRE. J’ai rencontré mon amoureux il y a 4 ans et demi. Depuis on a enchainé : 3 déménagements, 1 pacs, 1 mariage, 2 enfants, des changements professionnels à tous va… On vient aussi de faire 3 mois de travaux. Bref, je crois qu’il est temps de prendre le temps de prendre son temps…
Évidement, j’ai aussi des projets pro, on ne se refait pas, avec la création d’une petite marque pour enfant. J’espère qu’on pourra en reparler 😉

Sweet: Enfin, un souhait en cette période un peu troublée?

Quitterie: Cette question fait écho pour moi à la précédente. J’aspire à un mode de vie plus simple, qui va à l’essentiel. Prendre du temps pour les autres, pour soit, adopter une forme de simplicité. Ce n’est pas facile car la société tout entière nous entraine à consommer, dépenser, gagner de l’argent… au détriment de tout cela, et de l’équilibre même de la vie sur terre. C’est un cercle vicieux. Il est difficile de sortir de ce schéma. Mais je crois que l’on peut essayer de vivre mieux, plus en accord avec notre moi-profond, en étant plus respectueux du travail des hommes et de la terre. Ce matin, j’ai fait faire un collier de nouilles à ma fille. C’est tout bête mais ça m’a rendu heureuse, car elle s’amusait autant de ce jeu que de quelque chose que j’aurai acheté en magasin, qui aurait très probablement été en plastique, produit à l’autre bout du monde et qui aurait fini dans une décharge en fin de vie, aggravant ainsi le problème de pollution de notre belle planète. Hier on a planté des graines de radis dans des boites d’oeufs. Pourquoi acheter toujours plus ? Nos grands parents reprisaient leurs chaussettes, réparaient leur télévision, avaient des oranges à Noël… Et ils étaient très heureux. Mon souhait, c’est donc plus généralement que la catastrophe sanitaire que nous vivons, nous ouvre les yeux sur l’urgence que nous avons à prendre soin de notre planète et à changer nos modes de consommation et de vie. La vie peut être belle si elle est simple. Les politiques ne sont malheureusement pas concernés par le problème, c’est donc aux citoyens que
nous sommes de faire bouger les choses, et vite.

Mille mercis chère Quitterie, pour cet interview, vrai, nature, et criant de vérité.

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